Sujet du message: [Western Spaghetti] - Franco Nero (acteur)
Publié: Mercredi 24 Décembre à 8:26:33
Administrateur
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Franco Nero
Né en Italie à Sparanero en 1941, Franco Néro est sans conteste possible l'acteur le plus emblématique du western dit "spaghetti" ou "à l'italienne".
1966 à 1976, de Django à Keoma...
Il n'accomplit pas grand chose dans le cinéma, quelques rôles secondaires et anecdotiques, avant que Sergio Corbucci lui confie le rôle principal de Django, en 1966. Ce western baroque et violent obtiendra au box office un succès phénoménal et marquera profondément le genre par sa noirceur et par sa sauvagerie.
Django, Sergio Leone a incontestablement sublimé le genre "spaghetti" avec un lyrisme et un sens de la dimension qui firent de ses films des classiques du cinéma. Mais à cette exception près, le genre appartient à la série B, dont Django est la figure de proue. Avec ce film, Sergio Corbucci définit le western spaghetti comme antithèse du western américain.
Le décor, Aux plaines arides et ensoleillées et à la version aseptisée de l'Ouest s'opposent la boue et le froid d'une vision cauchemardesque et désespérée. La séquence d'ouverture du film en est le parfait exemple...
... Au lieu de l'habituel cowboy pimpant arrivant en sifflotant sur son cheval blanc, Django montre un homme à pied traînant un cercueil dans la boue. Un cercueil qui renfermait sûrement, outre une mitrailleuse, le western américain d'alors, puisque le film sonnant le glas d'une vision trop propre et glorieuse de l'Ouest, allait changer la tonalité du Western à tout jamais.
Le scénario, Là où les réalisations américaines prônent l'honneur et la justice à travers leurs héros, les cinéastes italiens offrent un anti-héros seulement motivé par la vengeance ou l'argent et dont les méthodes le rapproche de ses ennemis. Autre influence italienne notoire, l'excès prévaut, que ce soit dans l'utilisation de la violence, l'absence de réalisme ou le jeu des acteurs. Django, fut ainsi banni de certains pays à sa sortie à cause de sa violence outrancière, ce qui ne l'empêcha pas, bien au contraire, d'engendrer plus d'une trentaine de pseudo "suites" de bas-étage où réalisateurs et acteurs de tous pays se succédèrent dans la plus grande indifférence.
Si Sergio Leone a donné ses lettres de noblesse au western spaghetti, Django en est sans aucun doute le pillier du genre, définissant les règles d'un mouvement qui ferait les beaux jours du cinéma de série B européen des années 70.
La genese, C'est lors du tournage des Derniers Jours de Pompei en Europe que le réalisateur Sergio Leone et son assistant Sergio Corbucci eurent l'idée d'utiliser ces paysages comme décor de western. Le western spaghetti était né. Corbucci fit les premiers pas mais c'est Leone qui, en 1965 avec Pour Une Poignée de Dollars, établit le genre aux yeux du public, lançant par la même la carrière de Clint Eastwood. L'année suivante, Corbucci répondit avec Django et Franco Nero dans le rôle titre.
Le héro, Il n'en faudra pas plus pour que Néro devienne le symbole d'un western spaghetti alors en pleine explosion. Les films qu'il tournera directement dans le sillage de Django seront tous des succès mérités :
- Le temps du massacre, de Lucio Fulci, - Texas, adios, de Ferdinando Baldi ...
Le personnage - toujours le même - qu'il incarne dans ces films est en fait assez différent de celui d'Eastwood dans la trilogie de Léone, Néro n'a pas l'ironie qui caractérise l'homme sans nom de Léone, et il est de surcroît écrasé par le poids d'un passé toujours tragique.
De 68 à 70, Néro tourne deux westerns très semblables, à nouveau sous la direction de Sergio Corbucci : Le mercenaire et Companéros. Ces deux films racontent à peu près la même chose: un aventurier européen vient mettre son nez dans les affaires de la révolution mexicaine et épouse au final la cause du peuple opprimé. Une fois n'est pas coutume, Corbucci devance Léone, qui reprendra ce thème dans son magnifique "Il était une fois la révolution".
Franco Néro impose dans ces deux films son talent et surtout son incroyable charisme. Il tournera ensuite d'autres westerns tout à fait estimables sous la direction de Duccio Tessari ou Paolo Cavara dans lesquels il aura pour partenaires des comédiens aussi prestigieux que Eli Wallach ou Anthony Quinn.
Keoma, Mais le film qui a le plus contribué à faire de Franco Néro la figure la plus représentative du western spaghetti reste sans conteste possible le sublime Kéoma, réalisé en 1975 par un Enzo.G.Castellari pour le moins inspiré. Unanimement considéré comme le chant du cygne du genre, ce film présente tous les ingrédients du western à l'italienne mais il possède en plus une dimension poétique indéniable, en forme de dérive nostalgique.
La BO de Keoma est signée Leonard Cohen, hymne épique et parfait de la fin d'un genre.
Après la mort du genre, Néro se spécialisera dans le polar urbain, très en vogue en Italie pendant les années 70, et dans le film d'action. Il apparaîtra également dans de très nombreux téléfilms et tentera sans grand succès de s'impose à l'étranger. Sa prestation la plus marquante dans ce domaine reste son rôle de dictateur opposé à Bruce Willis dans "58 minutes pour vivre", la suite du planétaire "Piège de cristal".
Plus récemment, Franco Néro s'est illustré dans "Jonathan of the bears" (1994), un retour au western à nouveau orchestré par Castellari et toujours inédit en France. On pourra en outre le voir prochainement dans le rôle de Gianni Versace, sous la direction de Ménahem Golan.
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